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dimanche 27 janvier 2013

Désormais Walter Lewino ne se couchera plus de travers.




18 Janvier 1924-18 Janvier 2013.

Un comble pour ce précoce aviateur:

" Peu après le décollage, il fit un bras d' honneur en direction de la terre, prenant bien garde de ne pas être remarqué par les autres passagers."

Walter Lewino, Longtemps je me suis couché de travers,Maurice Nadeau éditeur 1994.

Ici, sa vie, son œuvre.

Son blog irrévérencieux, ICI

Photo Versus.

17 commentaires:

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    1. Oui joye, c'est aussi ce que je lui souhaite très sincèrement.

      Un être facétieux qui cultivait l'intense amitié.

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  2. beau titre pour une triste nouvelle, pensées

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    1. Je relis son Pardon, pardon mon père, édité chez Grasset en 2001 tilly, cette autobiographie burlesque et drolatique.
      Cela n'a pas pris une ride et nous le rend bien présent.

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    2. J'ai même gardé à l'intérieur de mon exemplaire, l'article de Jean Luc Douin publié dans le quotidien le Monde de l'époque.

      « HYPERHYPOTAXIQUE »

      " II fallait du souffle pour relever le défi que s'est imposé Walter Lewino dans Pardon, pardon mon père, et Walter Lewino l'a eu, qui s'est piqué de signer une autobiographie de 282 pages, long récit « hyperhypo-taxique » constitué d'une seule phra­se gavée de virgules et de personna­ges homériques, de gens célèbres et de copains dignes d'un roman de René Fallet ou d'Alphonse Boudard, d'histoires de bricoleurs sympas, de potes alcoolos et d'un abbé obsédé sexuel, de journalistes bidonnants côtoyés durant les longues années que l'auteur passa du Point au Nou­vel Observateur, monologue haletant et drolatique, évoquant frasques et
      tests psychologiques faisant florès autan dont l'un, « Êtes-vous de droite ou de gauche ? » fit éructer Jean Daniel, vantant Topor et Viénet, brossant Vialatte, de Staël, Augiéras, et Vaneigem, racontant com­ment Henri Bonnier, alors directeur littéraire chez Albin Michel, jeta le manuscrit du premier roman de Lewino à la corbeille avant de s'en excuser un mois plus tard, comment Lewino fut victime des rewriters et comment il rewrita à son tour Michel Rocard dont la prose avait tendance à s'envoler ou à se mordre la queue, comment Lewino, qui tra­vaillait à L'Almanach du tiercé, cloua le bec à Léon Zitrone avec l'aide de Michèle Bernstein, la première fem­me et égérie de Debord, en lui envoyant, classique de la stratégie situationniste, un télégramme interminable de plusieurs pages, comment la même Bernstein se fâcha avec François Nourissier alors directeur littéraire chez Grasset, et qui lui avait signifié qu'il publierait volontiers son roman, dont il n'avait d'ailleurs pas perçu l'aspect pastiche-parodie des romans en vogue, si elle étoffait le personnage de Madelei­ne, qui lui semblait « léger et de peu de poids », Bernstein ayant renvoyé une nouvelle version où elle s'était contentée de rayer tous les Made­leine, les remplaçant par des Hélè­ne, et comment la productrice de cinéma Véra Belmont, décidée à adapter le Fucking Fernand de Lewino, contacta le cinéaste Paul Vecchiali qui balaya avec mépris la distribution prévue, Brasseur-Carmet-Depardieu, relevant à ses yeux de « la ringardise française », et expli­qua qu'il savait par une amie proche que Marlon Brando rêvait de tour­ner avec un réalisateur français, et qu'il n'était pas impossible que Paul Newman acceptât de l'affronter dans le rôle de l'aveugle, n'empêche le film fut tourné sans ceux-là, bref, si l'on peut dire, ces mémoires irres­pectueuses en dérive se lisent avec bonheur, un point c'est tout."
      Jean-Luc Douin

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    3. oui versus, j'y suis retournée moi aussi et j'ai relevé page 160 cet extrait savoureux (comme le reste) :

      " [...] cet espoir dans une gloire posthume est la grande consolation des méconnus, cela leur sert de béquilles face à l'incompréhension ambiante et justifie la poursuite d'une œuvre que personne ne semble apprécier, ai-je moi-même échappé au processus, pas sûr, et par exemple au moment où j'écris ces lignes, la vision de lecteurs enfin éclairés et de critiques battant leur coulpe pour m'avoir ignoré de mon vivant me console de mes insuccès passés et m'aide à poursuivre ce long récit hyperhypotaxique qui ne relève d'aucune mode présente, [...] "

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    4. Pour encore et encore se souvenir de Walter, tilly :

      LES ÉCRIVAINS DE L'OBS

      Walter Lewino

      " Pour avoir du bagout, notre ami Walter, il a du
      bagout. En une seule phrase de 282 pages, il raconte
      à perdre haleine sa vie. Et accessoirement la nôtre.
      Puisque aussi bien il fut de tous les « Obs »,
      le « France » et le « Nouvel » - où il s'illustra entre
      autres par ses fameux tests dont la question la plus symbolique restera :
      « Un dément frappe à votre fenêtre, que faites-vous ? Vous appelez les flics ?
      Vous le photographiez ? Vous lui faites des grimaces ? Vous vous dénudez
      à votre tour ? » En réalité, M. Lewino père avait tout compris le jour où,
      effrayé par les dons de Walter, il s'était inquiété de savoir si son fils pro
      dige ne cachait pas un débile profond. Eh bien non ! Et Walter est prodi­
      gieux dans cette vie où il n'a jamais chômé. Aviateur de la Royal Air
      Force pendant la Seconde Guerre mondiale, il a atterri pour parcourir
      son époque. Mais toujours le nez au vent. Et c'est ce qu'il nous raconte
      dans ce livre époustouflant, fondé sur le coq-à-l'âne et une mémoire im­
      placable qui mêle les gens et les genres : Vialatte et Le Pen, Debord et
      Carmet, Topor et Brancusi, bien d'autres encore, sans oublier notre cher
      marquis « rouge » Hector.
      Distribuant caresses et coups de griffe, Walter poursuit son bonhomme de chemin au galop. C'est bien d'être invité à
      cette chevauchée fantastique."
      Jean-François Josselin 3-9 mai 2001

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  3. chez les paras cela aurait-été: "Walter et go!".
    Bon vol.

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    1. Oui bourdon, il maîtrisait plus que des parachutes!
      Mais cela ne fut qu'un temps bref dans sa passionnante et trépidante vie.
      Grand bonheur d'avoir connu un tel homme, croyez-moi!

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  4. ...d'autres tout aussi discrètement font le signe de croix!

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    1. Oui, manouche, à chacun sa signature devant l'éternité!

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    2. Au risque d'un doublet...
      j'écrivais mon bonheur de lire ce clin d'oeil à l'insoumis et je citais quelques lignes de son blog :
      "J’ai eu une vie bien remplie, au cœur de grands événements auxquels il m’est arrivé de participer pendant trois-quarts de siècle. La guerre sur un pétrolier au cours de la Bataille de l’Atlantique Nord, puis sur un bombardier dans la RAF, pendant que mon père échappait à la Gestapo dans le Lot ; l’UNEF en tant que président de l’Association des étudiants en lettres de Paris ; la montée en réussite de De Staël, de Bissière et de Vialatte ; « France Observateur » du temps de la guerre d’Algérie et de l’OAS ; les limbes de l’Internationale Situationniste ; Mai 68 de la première à la dernière manifestation ; la folie du Tiercé et la création du « Point » ; un cancer qui me complique la fin de vie ; et quelques phénomènes de moindre envergure. Plus voyeur qu’acteur, de tout cela ne me reste et ne m’amuse que de petits épisodes picaresques comme, si le penchant à l’anecdote m’éloignait de l’importance desdits phénomènes et l’emportait sur le sérieux de la vie. Alors acceptons l’idée que de petites scènes burlesques peuvent à leur manière éclairer la grande marche de l’Histoire et écoutons le ludion que je suis sautiller à travers le siècle.



      (Suite à demain)" (note de bas de page, gardée volontairement....)

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    3. Pour l'anecdote, Christiane, outre d'apprendre tardivement à ma sortie d'hôpital, le décès de Walter Lewino, j'avais réuni pour une soirée-conférence-débat ( 22 avril 1999) autour du livre de Laurent Greilsamer, Le Prince foudroyé, la vie de Nicolas de Staël chez Fayard, Louttre.B et Walter Lewino.
      Ces deux derniers personnages, complices dans la vie depuis leur jeunesse dans le Lot furent les témoins vivants de certains moments de la vie de Nicolas de Staël. Ce que raconte fort bien W.Lewino dans son livre et qu'il nous narra à nouveau lors de cette soirée, assez exceptionnelle, faut-il le dire, qui réunissait l'historien biographe alors directeur adjoint du journal Le Monde et deux témoins d'extrême qualité de l'époque.
      Événement qui transforma pour la première fois W. Lewino en conférencier ce qu'il me précisa sur une de ses dédicaces...

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  5. Vous connaissez des êtres de grande valeur... Je me souviens de l'exposition de Loutre B. et de l'échange avec sa fille. C'est vous qui m'avez fait découvrir ce peintre rare. Et maintenant : W. Lewino.
    Quant à N. de Staël, son œuvre (dessins et toiles), les extraits de sa correspondance sont pour moi un témoignage de haute lumière dans beaucoup du noir de la vie. Son livre(catalogue d'exposition) est proche de celui de Bram van Velde... Tout un univers douloureux, pessimiste et émerveillé. Des êtres en marge, solitaires, poussés vers la racine, l’œil rivé à la couleur. Comme un échec qui serait un triomphe. Essayer d'être là...

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    1. Walter Lewino était une personne très "présente", très affirmée au caractère bien trempé..

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  6. Paix à son âme ;) et merci pour la découverte...

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    1. Je vous conseille fortement et chaleureusement la lecture de son Pardon, pardon mon père chez Grasset!

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